Il s'agit d'un
livre publié par un journaliste de Radio France, qui traite de l'économie en Angleterre, si souvent citée en exemple pour les français prétendument arrièrés et ringards. Voilà qu'avec une jolie crise dans les dents, et pas peu grâce à cette même économie et sa 'cupidité' (terme utilisé par un certain Obama), on fait moins les fiers outre-manche.
Pourtant, il ne faut pas croire que toute l'Angleterre se résume au 'City', pas plus que toute la France se résume à Paris. Beaucoup de gens simples et térriens (dont je fais parti, pour ce coup) se sont graté la tête en se demandant comment on pouvait créer de la valeur ajoutée si on ne fabriquaient jamais rien, et qu'est-ce qu'on allait manger si on dévaluait l'agriculture au point où on veut tout importer parce que quelqu'un le fabrique moins cher ailleurs.
Il y a longtemps je me suis rendu à Holy Trinity Brompton (l'église où sont nés les cours Alpha, pour ceux qui connaissent), pour entendre la prédication d'un vieux monsieur peu connu - Lesslie Newbigin, auteur de plusieurs livres qui me hantent par une intuition de vérité profonde mais insaisissable. C'était une prédication radiodiffusée, et au moment donné il a dit (en citant je ne sais plus qui) :
"'Tout est marchandable, tout a un prix' - est-ce vraiment le cas ?"
Puis il a marqué une pause qui semblait interminable à l'échelle radiophonique.
Et la question rhétorique m'est resté tout ce temps.
Bien sûr que non. Mais notre culture sciento-superstitieuse s'est convaincu qu'on ne peut croire qu'à ce qui est quantifiable, donc les choses qui n'ont pas de prix finissent par n'avoir aucune valeur.
Quelque part c'est un refus de l'insaisissable, un refus des choses qu'on ne maîtrise pas, un refus du paradox, un refus des choses qui nous échappent ou dépassent, un refus de notre finitude, en somme.
Qu'est-ce qui serait important et in-comptable pour vous ?
I'm not talking about the wreck of the Victory, but a
book written by a French correspondant to London, about the state of the UK economy, often touted in France as the be-all and end-all, in the hope of getting those skiving layabouts to pull their socks up a bit. Now, trussed up with a big red recession between it's teeth, and at least in part thanks to said economy and associated 'greed' (I suspect that Obama's use of the 'g' word was more revolutionary in the US that any use of the 'G' word...), the mud is on the other boot, so to speak.
Which is not to say that the whole of the UK looks (or thinks) like the 'City'. There are plenty of down to earth folk (myself included, in this particular instance), who've been scratching their heads for a long time, wondering exactly how you go about creating added value without actually creating anything. And how you go about feeding a country if you decide that farming is so dumb that you might as well outsource it completely.
A rather long time ago, I went to Holy Trinity Brompton (birthplace of Alpha courses, for those in the know), to listen to a sermon by a venerable and not particularly well-known man - Lesslie Newbigin - author of several books which continue to haunt me with their intimation of deep but unfathomable truths. The service was broadcast on the radio. At one point, he said (quoting some economic smartypants, and if I call correctly):
"'Everything is marketable, everything has a price' - is that really true?"
Then he paused, for a radiophonic eternity.
And that rhetorical question has stuck with me ever since.
Of COURSE it's not true. But our sciento-superstitious culture has managed to convince itself that you can only believe in that which you can count, in the quantifiable. So anything that is priceless becomes worthless.
Basically, it is denial of the ungraspable, rejection of anything we can't control or fully understand, a NO to paradox, to the things which are beyond or above us, a rebellion against our finitude.
What is important and unquantifiable for you?