(You can choose or or both)

Friday, December 02, 2016

Creation/evolution

Attachez vos ceintures, chaud devant !

Ce qui suit n’est pas taillé dans le marbre, mais un état des lieux de mes réflexions sur la question de la création et l'évolution. Informées par des années d'écoute de la cacophonie des différentes voix, et des fondamentalistes de tous bords.

Permettez-moi de commencer en disant que pour moi, l’âge de la Terre (très très Vieille) n’est pas à discuter. Cependant, j'ai un peu plus de difficulté avec le côté biologique, micro-à-macro-évolution, «beaucoup de petits changements et ... ? ... et voilà l'homme!» (Pour les matheux, l'équation ci-dessus est un résumé humoristique de mes doutes).

Mais le reste de ce billet ne concerne pas la science mais la question suivante : est-ce que l'histoire de la Bible a encore un sens si nous prenons l'évolution comme une donnée ?

Cela peut choquer certains, mais si je suis totalement honnête, intellectuellement la réponse la plus simple (de par le rasoir d'Occam) est que le récit de la Bible n'est qu'une fable, et par conséquent il n'y a rien à réconcilier. Rien à voir ici, avancez s'il vous plaît.

Mais priver ainsi l'histoire des origines de son sens (ou entièrement évacuer la question du sens comme n’ayant pas de sens, comme semble affirmer certains néo-athées) ne fait que créer de nouvelles questions dans d’autres domaines - philosophique et théologique - et par extension existentiel (ce qui convient très bien aux scientifiques fondamentalistes, car pour eux si on ne peut pas compter quelque chose, ça n'existe pas).

C'est pourquoi je ronge encore cet os.

Ceci n'est pas LA réponse, c'est une intuition d’où la réponse pourrait être.

Si la biologie a évolué (nous prenons cela comme une donnée), alors notre premier grand problème est que la souffrance et la mort ne peuvent plus être le résultat de la chute. Cela implique que quelque part la souffrance serait inévitable (ou que Dieu considère que ce n'est pas intrinsèquement mauvais).

Notre proto-homme aurait été le premier «singe» ayant une conscience de soi. Peut-être est-ce quelque chose qui résulte d'une rencontre avec Dieu: serait-ce la signification de «formé de la terre» combiné avec «souffle de Dieu» et «à l'image de Dieu» ?

Peut-être pourrait-on dire qu’antérieurement la douleur et la souffrance étaient déjà présentes, mais pas expérimentées existentiellement. Comme dans le monde animal : Les animaux éprouvent la douleur et la souffrance au moment où elles se produisent, mais ils n'ont pas une crainte existentielle du non-être (désolé si cela heurte les anti-specistes !).

La connaissance du bien et du mal n'était donc pas un changement de comportement, mais une nouvelle compréhension du «comportement animal» comme insuffisante.

L'homme a été (et continue à être) appelé à vivre l’«anti-évolution». Le soin des plus faibles plutôt que la survie des plus aptes serait la volonté de Dieu pour l'humanité. « Dents et griffes » était bon pour la nature, mais ne le sont plus pour l'homme.

Adam et Eve pourraient être un archétype, peut-être que cela s'est passé dans différents endroits indépendamment?

Peut-être que Dieu veut que la planète entière sorte du processus évolutif, grâce à l'humanité?

Une des pistes intrigantes de cette hypothèse est que le trame de l’histoire ne serait plus un retour à Eden, à un ancien état de grâce mythique (semblable au retour vers la sécurité du ventre de notre mère), mais une progression vers une pleine humanité, ce qui implique de découvrir et apprendre ce que « humanité » signifierait.

Vous voyez que le chantier n'est pas terminé! Qu'est-ce que la chute?  Est-ce que nous avons encore 'besoin' du serpent/Satan? Est-ce que le mal existe, ou ne serait-ce qu'une absence de quelque chose? Qu'est-ce que le salut? Par exemple: si le péché est un refus de notre 'humanité' et un retour à notre seule animalité, est-ce qu'une mort éternelle ne serait que l'annihilation, telle que la mort animale?

A réfléchir...
Hold on tight, this could be a rough ride!

This is half-baked, not set in stone, but a sort of what-I'm-musing-right-now on the matter of creation and evolution. Informed by years of listening to the cacophany of different voices, and fundamentalists on all sides.

Let me start by saying that Very Old Earth is a given for me. No debate possible. However, I have a bit more difficulty with the biological micro-to-macro-evolution side of things, the "lots of small changes and mumble-mumble and voilà man!" (For the mathematically inclined, the equation above is a wry summary of what that looks like to me).

But the rest of this post is not about the science, it's about what the Bible story can still mean if we take evolution as a given.

This may shock some, but if I'm totally honest, intellectually speaking the simplest answer (per Occam's razor) is that the Bible account is just a fable, so there's nothing to reconcile. Nothing to see here, move along please.

But in a whack-a-mole kind of way, eviscerating the origins story of any meaning (or even evacuating the question of meaning as being meaningful, as seems to be the approach of some neo-atheists) just brings up different cans of worms in other domains - philosophical and theological, and by extension existential (which is fine by the fundamentalist scientists: because if you can't count it, it doesn't exist).

Which is why I'm still gnawing on this bone.

This is not THE answer, it is an intuition about where the answer might be

If biology evolved (we're taking this as a given), then our first big problem is that suffering and death were not a result of the fall. This implies that somehow suffering was inevitable (or that God thinks it's not inherently 'bad').


Proto-man would have been the first self aware 'ape'. Maybe this is something that resulted from an encounter with God: This would be the meaning of "formed from the earth" combined with "breath of God" and "in God's image".

Perhaps one could say that whatever man was before this, pain and suffering were already present but not experienced existentially. As in the animal world. Animals (sorry if this triggers the anti-specists) experience pain and suffering when it happens, but they don't have an existential dread of non-being.

The knowledge of good and evil was thus not a change of behaviour, but a new understanding of 'animal behaviour' as inadequate.

Man was (and still is) called into "anti-evolution": nurture of the weakest rather than survival of the fittest is God's will for mankind. "Red in tooth and claw" was good for nature, but was no longer good for man.


Adam and Eve could be an archetype, maybe it happened in different places independently?

Maybe God wants the whole planet to come out of the evolutionary process, through mankind? This could be the tending of the garden.

One of the intriguing things about this hypothesis is that His-story is no longer about returning to Eden, to a mythical former state of grace (similarly to how psychologists say we long to be back in the safety of our mother's womb), but a progression towards full humanity, which involves discovering/learning what humanity even means.

As you can see, more work is required! What does the say for the "fall"? Do we still "need" a serpent/devil? Is evil actually a thing, or just an absence of something? What is salvation, in this vision? For example, if sin is a refusal of our 'humanity', and a return to pure animality, is eternal death not just the same as animal death?

Food for thought...

1 comment yet :

Bertrand Gounon said...

Concernant la souffrance et la mort animales, je rejoins la pensée selon laquelle elles devaient déjà présentes avant la chute (à la "chute" je préfère cependant l'expression de "rupture" d'alliance proposée par Henri Blocher, ou celle de "l'écart" de Paul Ricoeur).

En effet, la souffrances et la mort animales doivent-elles nécessairement être considérées comme un mal selon la révélation biblique?

Dans son discours à Job (Job 38-39 qui constitue une sorte de commentaire de la création par le Créateur en personne!), Dieu présente la mort animale comme faisant partie des agencements admirables et mystérieux de sa sagesse.

Job 38:39-41: "Chasses-tu la proie pour la lionne et satisfais-tu l’appétit des lionceaux quand ils sont couchés dans leur tanière, quand ils sont aux aguets dans leur repaire ? Qui prépare au corbeau sa nourriture quand ses petits crient vers Dieu et vacillent, affamés ?"

Job 39:13-17: "L'aile des autruches se déploie joyeusement. On dirait l'aile, le plumage de la cigogne. Cependant, l'autruche abandonne ses œufs à la terre et les laisse chauffer sur la poussière. Elle oublie qu’un pied peut les écraser, qu'une bête sauvage peut les piétiner. Elle traite durement ses petits, comme s'ils n'étaient pas à elle. Elle n’est pas inquiète à l’idée d’avoir travaillé pour rien. En effet, Dieu lui a refusé la sagesse, il ne lui a pas attribué l'intelligence."

Job 39:29-30: "De là il cherche sa proie. Ses yeux l’aperçoivent de loin. Ses petits boivent le sang et là où sont des cadavres, là il se trouve."

Psaume 104:21 ("psaume de la création"): "les lionceaux rugissent après leur proie, ils demandent leur nourriture à Dieu."

La prédation animale n'est pas présentée comme un défaut dans la création.

Sur la souffrance animale (terrain miné par les temps qui courent!), une chose est sûre (en tout cas pour moi!), un animal n'a pas de "je"!