Se demander si son bébé de 3 semaines fait des caprices, c'est un peu comme se demander si son chat a une âme.
Non pas qu'un bébé soit un animal, bien sûr, mais en l'absence de paroles, on est livré à l'interprétation. Et l'interprétation dit souvent plus sur nos propres expériences et états internes que sur le 'sujet' de notre interprétation.
Je me demande si ce n'est pas la doctrine du 'péché originel' qui est à la base de la notion que ce 'petit diable' est en train de nous embobiner, et qu'il s'agit de faire la loi dès le début, et de ne pas se laisser attendrir par ses pleurs manipulateurs. Bien sûr, cette doctrine n'a plus tellement la cote aujourd'hui, mais son ombre plane sur la conscience collective.
"Il faut qu'il se fasse les poumons"
"Si tu le gardes tout le temps avec toi il va être gâté"
Mais ce n'est pas le seul regard qu'on peut porter sur un nourrisson. On peut aussi penser à ce petit être qui vient de sortir tout nu d'un endroit de confort et de sécurité parfaits, qui se retrouve confronté à un flot d'expériences et de sensations nouvelles, parfois effrayantes, parfois douloureuses. Qui n'a qu'un 'bouton' sur lequel appuyer, et qui n'a que deux néophytes de parents comme seul garants de survie.
Donc si elle pleure, et qu'elle n'a pas faim, et quand on la lève du lit elle s'arrête de pleurer, ce n'est peut-être pas des caprices finalement, mais qu'elle se sentait seul et toute petite dans son berceau. Ou qu'elle avait besoin de câlins. Ou que le silence lui faisait peur...
... mais sûrement pas pour nous 'avoir'.
Bien sûr, il y a les fameux 'pleurs de décharge' (c'est déjà une notion qui me convainc plus que se 'faire les poumons'). Et les parents ont aussi des limites, on doit dormir quand même !
Mais ne cachons pas nos limites de parent derrière des "principes d'éducation". Si on met Baby à pleurer dans son berceau, au moins reconnaissons que c'est tout simplement parce qu'on n'en peut plus.
Ca c'est la théorie. Il y a encore nos propres réactions à gérer.
Je suis interpellé par la force des émotions irrationnelles que peuvent provoquer en moi certains des pleurs de ma fille. Est-ce que ça ne me renvoie pas à quand j'étais moi-même tout petit, à vider mes petits poumons tout seul dans ma chambre ?
Et voilà que toutes ces émotions 'préhistoriques' enfouies et non-gérées refont surface.
Ainsi ma petite fille chérie vient relancer la thérapie familiale ; et nouer avec elle m'obligera à renouer avec ce petit bébé que j'étais (que je fus ?), et faire face à sa réalité dans ma vie d'aujourd'hui.
Suis-je exhibitionniste en vous partagant ce dernier bout ? Trop personnel ? Je me suis posé la question, mais je pense que pour la majorité d'entre vous, fidèles lecteurs, je ne vous parle pas seulement de moi : ce ne sera qu'un miroir sur votre propre vécu.
(Demain je ferai la version anglaise, donc repos pour les francophones).
Non pas qu'un bébé soit un animal, bien sûr, mais en l'absence de paroles, on est livré à l'interprétation. Et l'interprétation dit souvent plus sur nos propres expériences et états internes que sur le 'sujet' de notre interprétation.
Je me demande si ce n'est pas la doctrine du 'péché originel' qui est à la base de la notion que ce 'petit diable' est en train de nous embobiner, et qu'il s'agit de faire la loi dès le début, et de ne pas se laisser attendrir par ses pleurs manipulateurs. Bien sûr, cette doctrine n'a plus tellement la cote aujourd'hui, mais son ombre plane sur la conscience collective.
"Il faut qu'il se fasse les poumons"
"Si tu le gardes tout le temps avec toi il va être gâté"
Mais ce n'est pas le seul regard qu'on peut porter sur un nourrisson. On peut aussi penser à ce petit être qui vient de sortir tout nu d'un endroit de confort et de sécurité parfaits, qui se retrouve confronté à un flot d'expériences et de sensations nouvelles, parfois effrayantes, parfois douloureuses. Qui n'a qu'un 'bouton' sur lequel appuyer, et qui n'a que deux néophytes de parents comme seul garants de survie.
Donc si elle pleure, et qu'elle n'a pas faim, et quand on la lève du lit elle s'arrête de pleurer, ce n'est peut-être pas des caprices finalement, mais qu'elle se sentait seul et toute petite dans son berceau. Ou qu'elle avait besoin de câlins. Ou que le silence lui faisait peur...
... mais sûrement pas pour nous 'avoir'.
Bien sûr, il y a les fameux 'pleurs de décharge' (c'est déjà une notion qui me convainc plus que se 'faire les poumons'). Et les parents ont aussi des limites, on doit dormir quand même !
Mais ne cachons pas nos limites de parent derrière des "principes d'éducation". Si on met Baby à pleurer dans son berceau, au moins reconnaissons que c'est tout simplement parce qu'on n'en peut plus.
Ca c'est la théorie. Il y a encore nos propres réactions à gérer.
Je suis interpellé par la force des émotions irrationnelles que peuvent provoquer en moi certains des pleurs de ma fille. Est-ce que ça ne me renvoie pas à quand j'étais moi-même tout petit, à vider mes petits poumons tout seul dans ma chambre ?
Et voilà que toutes ces émotions 'préhistoriques' enfouies et non-gérées refont surface.
Ainsi ma petite fille chérie vient relancer la thérapie familiale ; et nouer avec elle m'obligera à renouer avec ce petit bébé que j'étais (que je fus ?), et faire face à sa réalité dans ma vie d'aujourd'hui.
Suis-je exhibitionniste en vous partagant ce dernier bout ? Trop personnel ? Je me suis posé la question, mais je pense que pour la majorité d'entre vous, fidèles lecteurs, je ne vous parle pas seulement de moi : ce ne sera qu'un miroir sur votre propre vécu.
(Demain je ferai la version anglaise, donc repos pour les francophones).
English version tomorrow, sorry.
No comments yet :
Post a Comment