Un effet secondaire de « vieillir » est de ne pas me souvenir si j’ai seulement pensé quelque chose, si je l’ai déjà écrit, ou si j’en ai déjà parlé à quelqu'un (et alors à qui?)
Donc, désolé si ceci est une rediffusion !
"Notre théologie a plus d'influence sur nos vies que sur notre salut."
J’ai trouvé ça dans mes notes d'il y a longtemps, ce qui est encourageant, d’un côté (j’étais inspiré à l’époque – même si c’était tout petit), et d’un autre côté c’est inquiétant – quelques jours en arrière j’y pensais toujours, ce qui signifie peut-être que je n’ai pas beaucoup progressé entre deux.
Je ne sais pas comment je suis tombé sur cette pensée, mais ça va quelque chose comme ceci: les protestants (ou les évangéliques, au moins) sont très contents d’eux-mêmes parce qu'ils ne sont pas comme ces catholiques qui croient au salut par les œuvres. Non, monsieur, nous croyons au salut par la foi, et la foi seule !
Mais, dans le petit périmètre de l'église d'élite où j’ai grandi cette compréhension biblique avait été transformée en quelque chose de légèrement différent. Parce que la foi c’est bien jolie, mais qu’est-ce que vous croyez? Et est-ce que vous croyez juste?
Très subtilement (dans le sens que je suis prêt à admettre que les gens qui prêchaient n’y avaient peut-être pas réfléchi plus loin), le message qui était transmis était qu’il fallait croire juste. Croire juste était vraiment très important. "Est-ce juste, mon frère?" était la question qui tuait. Et quand on demandait à un ancien ce qu’il pensait de tel-ou-tel auteur ou prédicateur, la question tacite était "où c’est qu’il a faux?"
Croire « juste » était donc une affaire très importante, et si ce n’était pas une question de vie ou de mort (ou de salut), ça y ressemblait vachement, parce que quelqu'un qui ne croyait pas juste était clairement ‘autre’, peut-être quand-même un chrétien, à la limite il irait au ciel, mais tsktsk tout de même.
Les prédications de dimanche matin c’était comme si on se gargarisait des moindres détails de la minutie de certains points obscurs d'une énorme tapisserie où personne ne se souvenait même ce que l'image dans son ensemble était censé représenter.
Vous pensez probablement que j’exagère. Pendant des années, Graham Kendrick était hors-limites en raison de la théologie douteuse de ses chansons. Des cantiques ont été « corrigées »: les paroles de « Jésus, nous te couronnons » ont été changés de « Viens établir ton trône » à « nous adorons autour de ton trône », parce que le trône de Jésus était déjà établi, n’est-ce pas ?
Mon esprit est passé par des agonies de conscience vers la vingtaine en essayant d'échapper à l’étreinte de « si tu crois différemment à ce que nous t‘avons appris, tu seras faux, tu seras à l'extérieur, tu auras tort. Nous sommes inspirés par l'Esprit de Dieu, de quel droit ferais-tu confiance à ta propre intelligence ? »*. Bien sûr, personne ne m'a jamais dit ces mots, mais c’est ce qui a été imprimé sur mon âme. Si seulement à ce moment-là j’avais pu avoir la « révélation » ci-dessus.
La théologie n'a rien à voir avec le fait d’être « sauvé » ou non.
Ou, si vous préférez, le niveau minimum de théologie nécessaire pour le salut est si ridiculement bas qu’elle ne mérite probablement pas le terme « théologie ».
Puis il dit, « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. »
Jésus lui répondit: « En vérité je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. »
Maintenant, on pourrait faire valoir que ce criminel avait probablement déjà entendu des choses au sujet de Jésus, et il avait probablement une bonne éducation juive (quoique, peut-être pas si bon, compte tenu de comment il a fini!). Au moins assez bonne pour avoir une idée de base sur qui était Dieu. Il avait probablement une idée très sommaire de qui était le Messie (c’était le cas de tout le monde à l’époque – et encore maintenant), et il n'a certainement pas eu le temps de rafraîchir sa position sur le postmillénarisme.
Mais regardez. Jésus est Jésus dans toute sa grâce, même sur la croix. Ça me bouleverse.
Donc, mettrons-nous toute la théologie à la poubelle? Non, mais avant que quelqu'un commence à me « faire de la théologie », je veux savoir pourquoi. Pourquoi est-ce que c’est important pour eux? Pourquoi est-ce que ce serait important pour moi? Comme j’ai osé dire à la fin d’un culte l'autre jour: «Tout cela est bien beau, mais quelle différence ça fait si je crois l’un ou l’autre ?».
Je crois tout à fait que ça fait une différence, une différence ici, dans nos vies, mais je ne suis pas convaincu que les gens qui croient « le plus fort » sont toujours capables de vous dire quelle différence ça fait. Un peu comme les professeurs de mathématiques de collège qui peuvent vous driller sur les règles, mais qui sont incapables de vous dire à quoi ça peut servir.
Donc, la théologie, oui. Mais soyez clair sur votre «méta-théologie» en premier. Pourquoi est-ce important? Qu'est-ce que cela va changer dans votre vie? Dans la vie de votre communauté? Parce que si vous ne savez pas... à quoi ça sert? Ça ne va pas contribuer à votre salut.
Post-scriptum: Dans tout cela, mes parents ne m'ont jamais dit ce que je devais croire (ou peut-être qu'ils l’ont fait, mais je ne les ai pas écoute!). Je trouve ça incroyable, merveilleux, et j’en suis extrêmement reconnaissant.
* Je suis venu à la conclusion que si je ne pouvais pas croire que mon intelligence pourrait être inspirée par Dieu, il n'y avait pas plus de raison de croire que la leur pourrait l’être. Et inversement, si Dieu pouvait les inspirer, il pourrait aussi m’inspirer moi.
Donc, désolé si ceci est une rediffusion !
"Notre théologie a plus d'influence sur nos vies que sur notre salut."
J’ai trouvé ça dans mes notes d'il y a longtemps, ce qui est encourageant, d’un côté (j’étais inspiré à l’époque – même si c’était tout petit), et d’un autre côté c’est inquiétant – quelques jours en arrière j’y pensais toujours, ce qui signifie peut-être que je n’ai pas beaucoup progressé entre deux.
Je ne sais pas comment je suis tombé sur cette pensée, mais ça va quelque chose comme ceci: les protestants (ou les évangéliques, au moins) sont très contents d’eux-mêmes parce qu'ils ne sont pas comme ces catholiques qui croient au salut par les œuvres. Non, monsieur, nous croyons au salut par la foi, et la foi seule !
Mais, dans le petit périmètre de l'église d'élite où j’ai grandi cette compréhension biblique avait été transformée en quelque chose de légèrement différent. Parce que la foi c’est bien jolie, mais qu’est-ce que vous croyez? Et est-ce que vous croyez juste?
Très subtilement (dans le sens que je suis prêt à admettre que les gens qui prêchaient n’y avaient peut-être pas réfléchi plus loin), le message qui était transmis était qu’il fallait croire juste. Croire juste était vraiment très important. "Est-ce juste, mon frère?" était la question qui tuait. Et quand on demandait à un ancien ce qu’il pensait de tel-ou-tel auteur ou prédicateur, la question tacite était "où c’est qu’il a faux?"
Croire « juste » était donc une affaire très importante, et si ce n’était pas une question de vie ou de mort (ou de salut), ça y ressemblait vachement, parce que quelqu'un qui ne croyait pas juste était clairement ‘autre’, peut-être quand-même un chrétien, à la limite il irait au ciel, mais tsktsk tout de même.
Les prédications de dimanche matin c’était comme si on se gargarisait des moindres détails de la minutie de certains points obscurs d'une énorme tapisserie où personne ne se souvenait même ce que l'image dans son ensemble était censé représenter.
Vous pensez probablement que j’exagère. Pendant des années, Graham Kendrick était hors-limites en raison de la théologie douteuse de ses chansons. Des cantiques ont été « corrigées »: les paroles de « Jésus, nous te couronnons » ont été changés de « Viens établir ton trône » à « nous adorons autour de ton trône », parce que le trône de Jésus était déjà établi, n’est-ce pas ?
Mon esprit est passé par des agonies de conscience vers la vingtaine en essayant d'échapper à l’étreinte de « si tu crois différemment à ce que nous t‘avons appris, tu seras faux, tu seras à l'extérieur, tu auras tort. Nous sommes inspirés par l'Esprit de Dieu, de quel droit ferais-tu confiance à ta propre intelligence ? »*. Bien sûr, personne ne m'a jamais dit ces mots, mais c’est ce qui a été imprimé sur mon âme. Si seulement à ce moment-là j’avais pu avoir la « révélation » ci-dessus.
La théologie n'a rien à voir avec le fait d’être « sauvé » ou non.
Ou, si vous préférez, le niveau minimum de théologie nécessaire pour le salut est si ridiculement bas qu’elle ne mérite probablement pas le terme « théologie ».
Puis il dit, « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. »
Jésus lui répondit: « En vérité je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. »
Maintenant, on pourrait faire valoir que ce criminel avait probablement déjà entendu des choses au sujet de Jésus, et il avait probablement une bonne éducation juive (quoique, peut-être pas si bon, compte tenu de comment il a fini!). Au moins assez bonne pour avoir une idée de base sur qui était Dieu. Il avait probablement une idée très sommaire de qui était le Messie (c’était le cas de tout le monde à l’époque – et encore maintenant), et il n'a certainement pas eu le temps de rafraîchir sa position sur le postmillénarisme.
Mais regardez. Jésus est Jésus dans toute sa grâce, même sur la croix. Ça me bouleverse.
Donc, mettrons-nous toute la théologie à la poubelle? Non, mais avant que quelqu'un commence à me « faire de la théologie », je veux savoir pourquoi. Pourquoi est-ce que c’est important pour eux? Pourquoi est-ce que ce serait important pour moi? Comme j’ai osé dire à la fin d’un culte l'autre jour: «Tout cela est bien beau, mais quelle différence ça fait si je crois l’un ou l’autre ?».
Je crois tout à fait que ça fait une différence, une différence ici, dans nos vies, mais je ne suis pas convaincu que les gens qui croient « le plus fort » sont toujours capables de vous dire quelle différence ça fait. Un peu comme les professeurs de mathématiques de collège qui peuvent vous driller sur les règles, mais qui sont incapables de vous dire à quoi ça peut servir.
Donc, la théologie, oui. Mais soyez clair sur votre «méta-théologie» en premier. Pourquoi est-ce important? Qu'est-ce que cela va changer dans votre vie? Dans la vie de votre communauté? Parce que si vous ne savez pas... à quoi ça sert? Ça ne va pas contribuer à votre salut.
Post-scriptum: Dans tout cela, mes parents ne m'ont jamais dit ce que je devais croire (ou peut-être qu'ils l’ont fait, mais je ne les ai pas écoute!). Je trouve ça incroyable, merveilleux, et j’en suis extrêmement reconnaissant.
* Je suis venu à la conclusion que si je ne pouvais pas croire que mon intelligence pourrait être inspirée par Dieu, il n'y avait pas plus de raison de croire que la leur pourrait l’être. Et inversement, si Dieu pouvait les inspirer, il pourrait aussi m’inspirer moi.
Another side-effect of 'getting old' is not remembering if I've only thought something, already written it, or already talked to someone about it (and who?)
So, sorry if this is a replay.
"Our theology has more influence on our lives than on our salvation."
I found this in my notes from a long time ago, which is sort of encouraging (I was having revelations way back then - albeit minor ones), and worrying - because I 'thought' it again recently, which means maybe I haven't progressed much in between.
I don't know how I stumbled upon this thought, but it runs something like this: Protestants (or Evangelicals, at least) are very pleased with themselves because they're not like those Catholics who believe in salvation by works. No sir, we believe in honest-to-God salvation by faith, and faith alone.
But, in the rather small perimeter of the elite church I grew up in, that biblical understanding had morphed into something slightly different. Because faith is all well and good, but what do you believe? And are you believing right?
Ever so subtly (i.e. I'm prepared to entertain the idea that the people preaching it hadn't thought it through so far), the message that was conveyed was that you better believe right. Believing right was really important. "Is that right, brother?" was the killer question. And when one inquired what an elder thought about such-and-such (from outside the church), the unspoken question was "what is he wrong about?"
Being "right" was thus a pretty big deal, and if it wasn't a matter of life or death (or salvation), it seemed like it, because anyone who wasn't "right" was clearly beyond the pale, possibly still a Christian, maybe they would be going to heaven, but tut-tut all the same.
Sunday mornings just felt like fiddling on about tiniest details of the minutiae of some obscure point in an enormous tapestry where no-one even remembered what the picture actually was.
So, sorry if this is a replay.
"Our theology has more influence on our lives than on our salvation."
I found this in my notes from a long time ago, which is sort of encouraging (I was having revelations way back then - albeit minor ones), and worrying - because I 'thought' it again recently, which means maybe I haven't progressed much in between.
I don't know how I stumbled upon this thought, but it runs something like this: Protestants (or Evangelicals, at least) are very pleased with themselves because they're not like those Catholics who believe in salvation by works. No sir, we believe in honest-to-God salvation by faith, and faith alone.
But, in the rather small perimeter of the elite church I grew up in, that biblical understanding had morphed into something slightly different. Because faith is all well and good, but what do you believe? And are you believing right?
Ever so subtly (i.e. I'm prepared to entertain the idea that the people preaching it hadn't thought it through so far), the message that was conveyed was that you better believe right. Believing right was really important. "Is that right, brother?" was the killer question. And when one inquired what an elder thought about such-and-such (from outside the church), the unspoken question was "what is he wrong about?"
Being "right" was thus a pretty big deal, and if it wasn't a matter of life or death (or salvation), it seemed like it, because anyone who wasn't "right" was clearly beyond the pale, possibly still a Christian, maybe they would be going to heaven, but tut-tut all the same.
Sunday mornings just felt like fiddling on about tiniest details of the minutiae of some obscure point in an enormous tapestry where no-one even remembered what the picture actually was.
You probably think I'm exaggerating. For years Graham Kendrick was off-limits because of dodgy theology in his songs. And choruses were 'corrected' too: the lyrics of "Jesus, we enthrone you" were changed from "as we worship, build your throne" to "as we worship round your throne", because Jesus' throne was already built, don't-ya-know.
I went through agonies in my early twenties when my mind was doing me in, trying to escape from the stranglehold of "if you believe differently to what we've taught you, you will be other, you will be outside, you will be wrong, we are inspired by God's Holy Spirit, what right do you have to trust your puny mind?"*. Of course, no-one ever said those words to me, but that's what was imprinted on my soul. I wish that at that time I could have had this 'revelation' above.
Theology has nothing to do with being 'saved' or not.
Or, if you prefer, the minimum level of theology necessary for salvation is so ridiculously low as to probably not merit the term 'theology'.
Then he said, "Jesus, remember me when you come into your kingdom."
Jesus answered him, "Truly I tell you, today you will be with me in paradise."
(Note that I deliberately didn't give you that in the King James version. Don't get me started...)
Now I guess, you could argue that this criminal had probably heard stuff about Jesus, and he probably had a good Jewish upbringing (well, maybe not so good, given how he turned out), at least enough to have a basic idea about who God was. He probably had a very sketchy idea of who the Messiah was (they all did, we mostly still do!), and he certainly didn't have time to brush up on his post-millennialism.
But look at it. Jesus being Jesus, even on the cross. It blows me away.
So, ditch all that theology? No. But before anyone starts 'doing theology' at me, I want to know why. Why is it important for them? Why should it be important to me? As I dared to say at the end of a preach the other day: "that's all very nice, but what difference does it make which one I believe?"
I totally do believe that it makes a difference, a difference down here in our lives, but I'm not convinced that the people who believe the 'hardest' are always capable of telling you what difference it makes. A bit like middle school maths teachers who can drill the rules into you, but are incapable of telling you what-on-earth use they will ever be.
So theology, yes. But get your 'meta-theology' straight first. Why is it important? What difference will it make in your life? In the life of your community? Because if you don't know... what's the point? It ain't gonna get you saved.
Postscriptum: In all this, my parents never once told me what I should believe (or maybe they did but I didn't listen!). I find that unbelievable, amazing, and I'm incredibly grateful.
* I eventually came to the conclusion that if I couldn't trust that my puny mind could be God-inspired, there was no reason to trust that theirs could. And inversely, if God could inspire them, he could also inspire me.
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