Dernier épisode du 'feuilleton', où Groves explore à nouveau ce besoin de Darby de 'se séparer' pour rester dans le juste. :
Je vous écris à vous plutôt qu’à H- et C- parce que nous deux étions les premiers à agir selon ces principes. Je désire vraiment suivre leur exemple de foi et d’amour. Ils m’ont écrit deux lettres très longues et aimables, auxquelles j'espère répondre correctement, point par point dans un petit traité que j'ai l'intention d'écrire au cours de mon voyage, et que je pourrais ensuite publier.
Je regrette de ne pas vous rencontrer à Bristol, car il y avait beaucoup de choses que j'avais à vous dire concernant Rhenius, ainsi que d'autres sujets liés à l'Inde. Le désir de mon cœur est de partager librement avec vous et les autres frères, parce que je n'ai pas de désaccord avec vous concernant la vérité de la puissance et de la paix de l'Evangile. Je n'ai même pas de désaccord avec vos objectifs et principes de ministère. Mon désaccord est purement lié à la manière dont vous vous sentez obligé de parler pour le bien, contre le mal. Si je suis invité chez quelqu'un en tant que visiteur, personne ne va me tenir pour responsable de la façon dont la maison est ordonnée, ni considérer ma visite comme une approbation de l'état de la maison. Ils pourraient venir à ma maison et former un jugement, mais même dans ce cas, si je n'étais qu'un parmi plusieurs responsables, aucune personne sensée ne me tiendrait responsable de choses auxquelles je me serais opposé, mais que j'aurais toléré pour le plus grand bien, ou pour éviter un plus grand mal.
Vous direz peut-être que les gens ne font pas la distinction, et que mon témoignage est dilué si je ne suis pas complètement séparé ; non seulement dans mon cœur et mes actes, mais complètement séparé de toute sorte de faux système. Ma réponse est que Dieu peut faire la distinction. C’est lui le juge à qui nous devons rendre des comptes, et je m’en remets à son jugement.
Il y a ceux qui disent que je ne devrais avoir aucune communion avec les Scotts, en raison de leurs doctrine de la Cène ; d'autres disent que je ne devrais avoir aucune communion avec vous, à cause de votre point de vue sur le baptême ; d'autres avec l'Église Anglicane, en raison de leur opinion sur le ministère. Mon approche est de les accepter tous. Mais si - comme vous - je devais rejeter tout ce que je croyais être faux, je devrais les rejeter tous. À mon avis, chacun pèche contre les pensées et l'esprit du Christ, et chacun a des défauts graves ; ce n'est pas mon rôle de juger quels péchés sont les plus grands. Mais je préfère profiter de notre fraternité et vie commune dans l'Esprit, et l'utiliser comme une base sur laquelle parler avec eux des endroits où ils sont peut-être en erreur - tout en reconnaissant leur grâce et leur fidélité, leur piété et leur honnêteté.
Je suis loin d'être convaincu que la séparation de ce qui est bon pour lutter contre le mal est la manière dont Dieu opère. J’aurais naturellement tendance à être plus unis à ceux que je sens le plus proche de la vie et de la puissance de Dieu. Mais je suis libre de visiter d'autres églises - même celles avec de nombreux défauts - tout comme je suis libre de visiter la maison d'un ami, même s'il ne gèrerait pas sa maison comme je le ferais. Comme je l'ai dit, dans les deux cas, je pense qu'il serait déraisonnable et peu aimable de quiconque de me juger pour cela, en revanche je le laisse libre de juger lui-même.
Cher frère, rien de tout cela ne m'empêchera de continuer à vous écrire sur l'Inde. Je suis profondément convaincu que votre esprit généreux et ouvert, qui a été enseignée par le Seigneur, se libérera un jour de ces limites que d'autres personnes à l'esprit étroit lui ont imposées. Ensuite, vous allez de nouveau être plus intéressé par la croissance de tous les membres de la Tête vivante, que d'être la figure de proue pour des petites communautés isolées, si nombreuses soient-elles. J'ai de l'amour et du respect pour votre position dans l'Eglise de Dieu, mais je reste profondément convaincu que votre influence spirituelle était d'autant plus grande quand vous étiez libre de participer à de nombreuses assemblées différentes, partageant la vie et la puissance de l'Evangile avec eux. Ainsi j'ai écrit tout ceci comme preuve de mon amour, confiant que vous serez capable de juger le contenu à son propre mérite et vérité, et non à cause de celui qui l’écrit.
Très affectueusement dans l'Evangile,
This is the last installment from this letter. I hope you've had the time to read and benefit from it. Here Groves once more explores Darby's need to 'separate' from everything he disagrees with:
I am writing to you because we were the first to act on these principles, rather than to H— and C—, whose faith and love I truly desire to follow. They have written me two very long and kind letters, which I hope to answer properly, point by point in a little tract which I intend to write during my voyage, and which I may subsequently publish.
I regret not meeting you in Bristol, as there were many things I had to say to you concerning Rhenius, as well as other subjects related to India. My heart’s desire is to share freely with you and the other brothers, because I don’t have any disagreements with you concerning the truths of the power and peace of the Gospel. I don’t even disagree with your objectives and principles of ministry. My disagreement with you is purely related to the manner in which you feel obliged to speak for good, against evil. If I am invited to someone’s house as a visitor, no-one is going to hold me responsible for the way the house is ordered, or even consider my visit as approving the state of the house. They might come to my house and form a judgement, but even in that case, if I was one amongst many responsible, no right-thinking person would hold me responsible for things which I had been against, but which I had tolerated for the greater good, or to avoid a greater evil.
You may say that people can’t tell the difference, and my testimony is diluted unless I am completely separated – not just in my heart and acts, but completely separated from all kinds of false systems. My answer is that God can. He is the judge to whom we must give account, and I am content to leave my case to his judgement.
There are those who say I should have no communion with the Scotts, because of their views on the Lord’s Supper; others say I should have no communion with you, because of your views on baptism; others with the Church of England, because of their views about ministry. My approach is to accept them all, but if – like you – I were to reject anything that I believed to be wrong, I would have to reject them all. In my view, each one sins against the thoughts and spirit of Christ, and each one has serious failings – it is not my role to judge which sins are greater. But I prefer to enjoy our brotherhood and shared life in the Spirit, and use that as a basis on which to talk with them about the places in which they may be wrong – while recognising their grace and faithfulness, their godliness and honesty.
I am far from convinced that separating from what is good in order to combat evil is God’s way of doing things. I would naturally tend to be most united with those who I feel to be closest to the life and power of God. But I am free to visit other churches – even those with many failings – just as I am free to visit a friend’s house, even though he might not manage his house as I would. As I have said, in both cases, I think it would be unreasonable and unkind for anyone to judge me for this, though he is free to judge himself.
Dear brother, none of this will prevent me from continuing to write to you about India. I am deeply convinced that your generous and open spirit, which has been taught by the Lord, will one day break free from the limits that other, narrow-minded people have imposed on you. Then you will once again be more interested in the growth of all members of the living Head, than in being the figurehead for any number of little isolated communities. I honour, love and respect your position in God’s church, but I remain convinced that your spiritual power was so much greater when you were free to participate in many different congregations, sharing the life and power of the gospel with them. And so I have written all this as a proof of my love, confident that you will be capable of judging the contents for its own merit and truth, and not by who is writing.
Yours very affectionately in the gospel,
Groves/Darby - 1
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Groves/Darby - 5
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