Voilà un an déjà que je partais pour l'Afrique!
J'avais noté quelques impressions à l'époque, dans l'espoir de revenir dessus et en faire plusieurs articles ici. Mais ça n'a pas l'air de se faire, alors je préfère les mentionner rapidement plutôt que ça passe aux oubliettes:
- les natels: il y en a partout, même aux endroits les plus reculés et où les gens habitent dans des taudis (à mes yeux occidentaux), les gens ont des natels, et même plusieurs (car les appels sur un même réseau sont moins chers, donc c'est plus économe d'avoir plusieurs cartes SIM, sinon plusieurs natels). De plus, là bas en Afrique ils sont en avance sur nous, parce qu'il n'y a pas de surtaxe pour le roaming (si j'ai bien compris). Ce qui m'a épâté le plus c'est le côté visionnaire du gars qui a vu l'opportunité en Afrique, alors qu'ils n'ont pas eu de ligne fixe ou de faxe. Ils ont sauté à pieds joints par dessus, directement au 21ème siècle. Et c'est tellement logique - comment mettre une ligne fixe si quelqu'un n'a pas d'adresse fixe? (s'il n'y a même pas de noms de rue!).
- les femmes qui sortent de leurs cases habillé de façon impeccable et tout propre, alors qu'elles sont entourées de poussière brun-orange.
- connaissez-vous l'histoire de l'enfant qui ramener les étoiles de mer dans l'océan? Parfois on a l'impression qu'en Afrique les étoiles de mer ressortent de l'eau...
- on a eu des discussions intéressantes sur le développement, l'aide, et la collaboration avec les africains. La question clef, et c'est difficile à y répondre, compte tenu de la tension entre les réalités et les sensibilités, c'est: faut-il transformer les africains en européens pour pouvoir travailler avec?
- pendant la visite, je lisais le livre "Vivre comme un simple radical" de Shane Claiborne, qui traite justement d'une vie 'révolutionnaire' à côté des pauvres et démunis. Vrai remise en question, mais mise en pratique difficile quand on a une famille.
- je crois avoir compris (pour moi, en tout cas) "l'attrait" de l'Afrique - la chose qui fait retourner (et parfois) rester ceux qui ont une fois visité. Je crois que c'est l'énorme potentielle de ce continent, son énergie, sa débrouillardise, et tout l'exotisme et l'énormité de tout ce qui reste à découvrir. J'ai aussi remarqué que maintenant que j'y suis allé une fois, ça m'a l'air d'être beaucoup moins loin (même si, concrètement, ça reste hyper loin!)
- la dernière chose c'est le contraste entre les 'deux Afriques' - l'Afrique des pauvres, et l'Afrique des (rélativement) riches. Après avoir traversé des endroits très démunis, c'était choquant de se retrouver à Nairobi avec des voitures 'neuves', et entrer dans une grande surface énorme comme un hypermarché français, ou dans un 'mall' à l'américaine. C'était aussi choquant (j'avoue) de voir que ce n'était pas que des blancs riches, mais aussi des noirs. Disons que ce serait moins choquant de voir des noirs riches s'il n'y avaient pas droit à côté des très pauvres. Le plus grand bidon ville de l'Afrique est à Nairobi (voir le film The Constant Gardener). On voit des 'hommes-âne' qui tirent des chariots/remorques énormes. Puis les lotissements de riche, entouré de fil barbelé (quand ce n'est pas fil razoir), avec un gardien à l'entrée, Kalashnikov à l'appuie. Deux sortes de ghetto différent. Ce qui choquent finalement c'est la proximité d'autant de pauvreté avec la richesse rélative. On se dit "Mais comment les riches peuvent-ils vivre avec ce décalage?" Mais finalement, ce décalage, nous l'avons tous, c'est juste que pour nous ici en occident, les pauvres sont plus loin, mais ils sont là quand même. L'injustice est bien réel, et nous sommes autant participant à cette injustice qu'un quelconque 'riche' en Afrique.
J'avais noté quelques impressions à l'époque, dans l'espoir de revenir dessus et en faire plusieurs articles ici. Mais ça n'a pas l'air de se faire, alors je préfère les mentionner rapidement plutôt que ça passe aux oubliettes:
- les natels: il y en a partout, même aux endroits les plus reculés et où les gens habitent dans des taudis (à mes yeux occidentaux), les gens ont des natels, et même plusieurs (car les appels sur un même réseau sont moins chers, donc c'est plus économe d'avoir plusieurs cartes SIM, sinon plusieurs natels). De plus, là bas en Afrique ils sont en avance sur nous, parce qu'il n'y a pas de surtaxe pour le roaming (si j'ai bien compris). Ce qui m'a épâté le plus c'est le côté visionnaire du gars qui a vu l'opportunité en Afrique, alors qu'ils n'ont pas eu de ligne fixe ou de faxe. Ils ont sauté à pieds joints par dessus, directement au 21ème siècle. Et c'est tellement logique - comment mettre une ligne fixe si quelqu'un n'a pas d'adresse fixe? (s'il n'y a même pas de noms de rue!).
- les femmes qui sortent de leurs cases habillé de façon impeccable et tout propre, alors qu'elles sont entourées de poussière brun-orange.
- connaissez-vous l'histoire de l'enfant qui ramener les étoiles de mer dans l'océan? Parfois on a l'impression qu'en Afrique les étoiles de mer ressortent de l'eau...
- on a eu des discussions intéressantes sur le développement, l'aide, et la collaboration avec les africains. La question clef, et c'est difficile à y répondre, compte tenu de la tension entre les réalités et les sensibilités, c'est: faut-il transformer les africains en européens pour pouvoir travailler avec?
- pendant la visite, je lisais le livre "Vivre comme un simple radical" de Shane Claiborne, qui traite justement d'une vie 'révolutionnaire' à côté des pauvres et démunis. Vrai remise en question, mais mise en pratique difficile quand on a une famille.
- je crois avoir compris (pour moi, en tout cas) "l'attrait" de l'Afrique - la chose qui fait retourner (et parfois) rester ceux qui ont une fois visité. Je crois que c'est l'énorme potentielle de ce continent, son énergie, sa débrouillardise, et tout l'exotisme et l'énormité de tout ce qui reste à découvrir. J'ai aussi remarqué que maintenant que j'y suis allé une fois, ça m'a l'air d'être beaucoup moins loin (même si, concrètement, ça reste hyper loin!)
- la dernière chose c'est le contraste entre les 'deux Afriques' - l'Afrique des pauvres, et l'Afrique des (rélativement) riches. Après avoir traversé des endroits très démunis, c'était choquant de se retrouver à Nairobi avec des voitures 'neuves', et entrer dans une grande surface énorme comme un hypermarché français, ou dans un 'mall' à l'américaine. C'était aussi choquant (j'avoue) de voir que ce n'était pas que des blancs riches, mais aussi des noirs. Disons que ce serait moins choquant de voir des noirs riches s'il n'y avaient pas droit à côté des très pauvres. Le plus grand bidon ville de l'Afrique est à Nairobi (voir le film The Constant Gardener). On voit des 'hommes-âne' qui tirent des chariots/remorques énormes. Puis les lotissements de riche, entouré de fil barbelé (quand ce n'est pas fil razoir), avec un gardien à l'entrée, Kalashnikov à l'appuie. Deux sortes de ghetto différent. Ce qui choquent finalement c'est la proximité d'autant de pauvreté avec la richesse rélative. On se dit "Mais comment les riches peuvent-ils vivre avec ce décalage?" Mais finalement, ce décalage, nous l'avons tous, c'est juste que pour nous ici en occident, les pauvres sont plus loin, mais ils sont là quand même. L'injustice est bien réel, et nous sommes autant participant à cette injustice qu'un quelconque 'riche' en Afrique.
This time last year, I was on my way to the airport for my trip to Africa.
On the way back, I jotted down some of my thoughts, in the hope of turning them in to a few posts here. But it's not looking very likely at the rate I'm going, so I think it's best to run through them rapidly now rather than losing them altogether:
- mobiles phones: everywhere, even in the far flung middles of nowhere, where the people live in run-down shacks, they have mobiles, and sometimes several (calls are cheaper with the same provider, so if you have a SIM for each, it works out cheaper). And over there, they're more advanced than here, because they have international roaming with no extra cost (if I've understood correctly). What amazes me is the progressive thinking of whatever guy originally had the idea - who saw the opportunity, and didn't get hung up on the fact that they didn't even have land lines, or faxes. Nope, they just jumped over the whole of that and straight into the 21st century. It's completely logical, once someone else has thought of it: how can you possibly have a land line if you don't even have an address?
- women coming out of run-down shacks, dressed immaculately despite the fact that they're surrounded by orange-brown dust.
- do you know that story about the little boy (or girl) throwing beached starfish back into the sea? In Africa, sometimes one gets the impression that the starfish crawl back out again...
- we had several interesting discussions about development, aid, and working together with Africans. An interesting, but knotty, question, is: do you have to transform Africans into Europeans in order to be able to work together effectively?
- during the trip, I was reading "The Irresistible Revolution" by Shane Claiborne, which is precisely about living simply and near to the poor. A very challenging read, but difficult to put into practice when you've got family and kids.
- I think I've worked out (for me at least), the attraction and fascination of Africa - the thing which makes people return there (and sometimes stay) once they've visited. I think that it's the enormous potential of the continent, it's energy, it's ingenuity, all the exoticism and the enormity of all that remains to be discovered. I also noticed that now I've been there, it doesn't seem so far anymore (even though, practically speaking, it is a heck of a long way!)
- the last thing is the contrast between the 'two Africas' - the poor Africa and (relatively) rich Africa. After driving through very poor parts of Tanzania, it was a bit of a shock to arrive in Nairobi and see 'new' cars, and visit a supermarket which was big enough to rival any French hypermarché, and also an American-style 'mall'. It was also shocking (to me) to see that it wasn't just the stereotypical rich whites and poor black. I guess rich blacks would be less shocking if there weren't the poor ones right there next to them. The biggest shanty town in Africa is in Nairobi (watch The Constant Gardener). You see 'donkey-men' pulling truck-worthy trailers with their bare hands. Then the rich-peoples compounds, circled by barbed-wire (when it isn't razor wire), with a guard at the entrance, complete with Kalashnikov. Another sort of ghetto. What's shocking is the proximity of so much poverty with such (relative) riches. You wonder "how do the rich cope with such a disparity?" But in the end, the disparity is there for all of us, it's just that here in the West, the poor are further away. But they're still there, the injustice is still real, and we participate in it just as much as any 'rich' Africans.
On the way back, I jotted down some of my thoughts, in the hope of turning them in to a few posts here. But it's not looking very likely at the rate I'm going, so I think it's best to run through them rapidly now rather than losing them altogether:
- mobiles phones: everywhere, even in the far flung middles of nowhere, where the people live in run-down shacks, they have mobiles, and sometimes several (calls are cheaper with the same provider, so if you have a SIM for each, it works out cheaper). And over there, they're more advanced than here, because they have international roaming with no extra cost (if I've understood correctly). What amazes me is the progressive thinking of whatever guy originally had the idea - who saw the opportunity, and didn't get hung up on the fact that they didn't even have land lines, or faxes. Nope, they just jumped over the whole of that and straight into the 21st century. It's completely logical, once someone else has thought of it: how can you possibly have a land line if you don't even have an address?
- women coming out of run-down shacks, dressed immaculately despite the fact that they're surrounded by orange-brown dust.
- do you know that story about the little boy (or girl) throwing beached starfish back into the sea? In Africa, sometimes one gets the impression that the starfish crawl back out again...
- we had several interesting discussions about development, aid, and working together with Africans. An interesting, but knotty, question, is: do you have to transform Africans into Europeans in order to be able to work together effectively?
- during the trip, I was reading "The Irresistible Revolution" by Shane Claiborne, which is precisely about living simply and near to the poor. A very challenging read, but difficult to put into practice when you've got family and kids.
- I think I've worked out (for me at least), the attraction and fascination of Africa - the thing which makes people return there (and sometimes stay) once they've visited. I think that it's the enormous potential of the continent, it's energy, it's ingenuity, all the exoticism and the enormity of all that remains to be discovered. I also noticed that now I've been there, it doesn't seem so far anymore (even though, practically speaking, it is a heck of a long way!)
- the last thing is the contrast between the 'two Africas' - the poor Africa and (relatively) rich Africa. After driving through very poor parts of Tanzania, it was a bit of a shock to arrive in Nairobi and see 'new' cars, and visit a supermarket which was big enough to rival any French hypermarché, and also an American-style 'mall'. It was also shocking (to me) to see that it wasn't just the stereotypical rich whites and poor black. I guess rich blacks would be less shocking if there weren't the poor ones right there next to them. The biggest shanty town in Africa is in Nairobi (watch The Constant Gardener). You see 'donkey-men' pulling truck-worthy trailers with their bare hands. Then the rich-peoples compounds, circled by barbed-wire (when it isn't razor wire), with a guard at the entrance, complete with Kalashnikov. Another sort of ghetto. What's shocking is the proximity of so much poverty with such (relative) riches. You wonder "how do the rich cope with such a disparity?" But in the end, the disparity is there for all of us, it's just that here in the West, the poor are further away. But they're still there, the injustice is still real, and we participate in it just as much as any 'rich' Africans.