Je ne sais pas trop combien je crois aux miracles.
Bien sûr, ayant attiré votre attention, je vais maintenant procéder à qualifier cette déclaration avec 3 kilomètres de texte. (Je me souviens d’un prédicateur qui m’a confié qu'il avait ce problème que chaque fois qu’il affirmait quelque chose, son esprit lui balançait instantanément plusieurs exceptions ou réserves. Je connais)
Tout d'abord, il y a la différence entre croire et
croire (dans la Bible Chouraqui il traduit croire par « adhérer »). Je n’ai aucune idée si c’est un problème évangélique, un problème protestant, un problème occidental, un problème moderne ou tout simplement un problème humain (je ne pense pas que ce soit seulement moi!), mais alors que nous pouvons assez facilement approuver intellectuellement telle ou telle déclaration de foi, ou le dimanche matin chanter de bon cœur cette chanson étonnante au sujet de la fidélité de Dieu, quand vient lundi matin, nous découvrons, je découvre, que mes actions, mes réactions, mes pensées et mes craintes disent autre chose.
Je suis aussi assez stricte dans mes critères de ce qui constitue un miracle.
Prier et trouver une place de parc quand je suis au magasin ne compte pas. Les coïncidences extraordinaires ne font pas le poids, désolé. Parce les coïncidences extraordinaires se produisent assez souvent. Il y a deux ans, nous avons passé deux jours à Londres, dont environ deux heures à la Galerie nationale. Sur qui on tombe ? Des amis de notre église à Vevey. Ce fut une coïncidence apparemment extraordinaire, mais était-ce un miracle? Je dirais que non. Si nous venions de prier à l’instant pour rencontrer cette famille je serais plus ouvert à discuter de la question. Mais si nous parlons de rencontrer
n’importe qui de nos connaissances, dans
n’importe quel lieu très touristique sur
n’importe quel week-end de vacances, cela devient statistiquement beaucoup moins surprenant.
Un autre exemple: l'année dernière, vous vous rappelez peut-être que je suis allé à AIR14 avec les filles. Le temps était parfait pour un spectacle aérien, pendant les trois jours, alors que les semaines précédentes avaient été pourries. Un ami chrétien m’a fait la remarque que si cela avait été un événement chrétien, tout le monde se serait émerveillé de la réponse étonnante à la prière. Mais en fait, non, c’était juste un bon vieux meeting laïc ordinaire, montrant de surcroit principalement des machines à tuer. (Tant que nous évoquons les phénomènes météorologiques, avez-vous remarqué que couvrir votre sacrifice en haut de la montagne de centaines de litres d'eau est le moyen idéal pour attirer la foudre ? En fait, je pense que je serais encore d’accord de compter ça comme un miracle, car il est écrit qu'il n’y avait pas de nuages, et même, Elie n’avait aucun moyen de savoir ce qu'il faisait).
Donc, si nous mettons de côté les coïncidences, qu’est-ce qui reste? Pour moi, en ce moment, un miracle est tout ce qui est humainement impossible. Guérir de la grippe suite à la prière ne compte pas, en raison de la « régression vers la moyenne » (les choses tendent naturellement à revenir à leur état normal). Récupérer d'un cancer grâce à un traitement médical n’est pas un miracle, mais c’est certainement merveilleux et un exemple de l'action de Dieu à travers les mains et les esprits humains (l'année dernière quand je discutais de ces questions avec un ami pasteur il m’a fait la réflexion suivante: Qu’est-ce qui est plus « miraculeux » : Dieu qui guérit
une personne à travers un ministère surnaturel, ou Dieu qui guérit
des milliers de personnes en inspirant l'esprit d'un chercheur avec une nouvelle percée médicale ?). Quelqu'un qui recouvre lentement la vue après un accident pourrait être considéré comme une récupération naturelle ; en revanche si quelqu'un obtenait un nouveau globe oculaire (ou une nouvelle jambe!) où il n’y avait
rien auparavant, ça compterait absolument comme un miracle à mon avis !
Mais voici le problème: De combien de ce « niveau » de miracles avez-vous été personnellement témoin? Personnellement ... eh bien, vous connaissez la réponse, sinon nous ne serions pas en train de faire cette discussion. Donc, je suppose que je suis en train d’arriver à une conclusion similaire à celle de C.S. Lewis: de véritables miracles peuvent bien se produire, mais pas aussi souvent que nous le souhaiterions, ou que nous voudrions croire.
Comme vous pouvez imaginer, mes pensées sur ce sujet ont était revisitées lorsque nous discutions de la possibilité de prier que Rebecca soit guérie du diabète. Si vous mélangez ça avec les ingrédients énoncées ci-dessus et vous secouez un bon coup, qu’est-ce que ça donne ?
En fait, j’ai fait un petit peu de « recherche » sur la question: un petit tour sur Google m’a révélé un peu près rien comme récit de guérison miraculeuse du diabète. Ou en tout cas pas de guérison miraculeuse
divine. Il y avait un gars avec un régime alimentaire « miraculeux »; quelques histoires avec des sorciers ou médiums africains ou quelque chose ; un tas de désinformation ou de la confusion à propos de ce qu'est le diabète, et les différences entre le type 1 et 2. Mais rien (que je pouvais trouver) disant « On m'a diagnostiqué un diabète de type 1, l'insuline et tout le tralala, je suis allé à l'église, quelqu'un a prié pour moi, et tous ces mois après, je suis toujours très bien et mon médecin a fait une dépression nerveuse parce qu'il ne peut pas expliquer ce qui est arrivé ».
Quoi qu'il en soit, nous nous sommes réunis pour prier pour Rebecca, mais avec (de ma part au moins) des demandes assez nuancées. Et aujourd’hui quand je prie, je reconnais que j’ai plutôt tendance à prier pour des chercheurs inspirés (et pour la préservation de la civilisation: on ne peut pas faire pousser l'insuline dans le jardin!)
La foi est la substance des choses qu'on espère, la preuve des réalités qu'on ne voit pas. I'm not sure I how much I believe in miracles.
Of course, having caught your attention I will now proceed to qualify that statement with 3 yards of prose. (I recall a preacher called Richard confiding in me that he had the problem that every time he made any affirmation his mind would instantly throw up several exceptions or provisos. This I know)
Firstly there's the difference between believing and
believing (in the Chouraqui Bible - which it is worth learning French just to be able to experience, he translates believing as 'adhering'). I've no idea if this is an evangelical problem, a Protestant problem, a western problem, a modern problem or just a human problem (I don't think its just me!), but while we can quite easily sign up intellectually to this or that statement of faith, or heartily sing that amazing song about God's faithfulness on Sunday morning, when it comes to Monday morning, we (I) discover that my actions, reactions, thoughts and fears speak something different.
I am also fairly strict in my criteria for what constitutes a miracle.
Praying for and finding a parking space when I'm at that shops does not count. Extraordinary coincidences don't cut the mustard, sorry. Because extraordinary coincidences happen fairly often. The year before last we spent two days in London, of which about two hours in the National Gallery. Who should we bump into there but friends from our church in Vevey. That was an apparently extraordinary coincidence, but was it a miracle? I'd say not. If we'd just prayed that we'd meet that family I'd be more open to discussing the point. But the thing is that if we're talking about meeting
anyone we know, in
any tourist hotspot on
any holiday weekend, it becomes statistically rather less surprising.
Another example: Last year you may recall that I went to AIR14 with the girls. The weather was perfect for an airshow, for the entire three days, when the preceding weeks had been yucky. It was another Christian friend who remarked to me that if it had been a Christian event everyone would have been going on about the amazing answer to prayer. As it happens, no, it was just a plain old secular airshow, mostly showing off flying killing machines, to boot. (While we're on meteorological phenomena, did you notice that covering your mountain-top sacrifice with gallons of water is the ideal way to get it struck with lightning? Actually I think I'd still count that as a miracle because it says there were no clouds, and even then there was no way Elijah could have known what he was doing).
So, if we put aside the coincidences, what is left? For me at this time, a miracle is anything that is humanly impossible. Getting better from the flu after praying doesn't count, because of 'regression to the mean' (things returning naturally to their normal state). Recovering from cancer through medical treatment is not a miracle, though it is most certainly wonderful and an example of the action of God through human hands and minds (a pastor friend observed to me when discussing these questions last year: Which is more 'miraculous': God healing
one person through a miracle-working healer, or healing
thousands of people through inspiring the mind of a researcher with a new medical breakthrough?) Somebody slowly recovering their sight after an accident could be considered natural, somebody getting a new eyeball (or a new leg!) where there was previously
nothing would most definitely qualify as a miracle in my book!
But here's the thing: How many of that 'level' of miracle have you personally witnessed? Personally... well, you know the answer, otherwise we wouldn't be having quite the same discussion. So I guess I'm arriving at a similar conclusion to C.S.Lewis: Genuine miracles may well occur, but not nearly so often as we would like, or as we want to believe.
As you might expect, my thoughts on this topic got a fresh look when we were discussing the possibly of praying for Rebecca's diabetes to be healed. If you mix that in with the ingredients laid out above and give it a good shake, what do you get?
I did actually do a bit of 'research' on the question: a bit of searching around on Google turned up pretty much nothing in the way of stories of miraculous healing of diabetes. Or in any case not
divine miraculous healing. There was one guy with a 'miraculous' diet; some stories with African witchdoctors or mediums or something; a whole lot of disinformation or confusion about what diabetes is, and the differences between type 1 and 2. But nothing (that I could find) saying "I was diagnosed with type 1 diabetes, insulin and the whole shebang, I went to church, someone prayed for me, and all these months afterwards, I'm still fine and my doctor had a nervous breakdown because he can't explain what happened".
Anyway, we did meet to pray for Rebecca, though with (on my part at least) fairly nuanced requests. And when I pray, I admit that I tend to pray for inspired researchers (and the preservation of civilisation: you can't grow insulin in the garden!)
Faith is the substance of things hoped for, the evidence of things not seen.